Votre fixie de A à Z : Les accessoires

L’article qui va suivre est le dernier de cette série consacrée à vous aider dans vos projets de pignons fixes ou de singlespeed. Il s’agira donc de toutes ces pièces dont on a pas déjà parlé, les accessoires qui ont leur importance.

La potence et le guidon

C’est surement, plus ou moins au même niveau que les roues, une des parties les plus importantes de votre vélo en ce qui concerne son esthétisme, mais aussi son confort.

Les deux types de potence les plus courants sont les classiques – que l’on trouve sur 99% des vélos d’époque – et les potences plus actuelles. Attention à celle que vous choisirez, elles n’acceptent qu’une seule taille de guidon, alors que ceux-ci existent dans deux tailles : la taille standard est la plus courante, avec un diamètre de 25,4 mm, et la taille « oversized » avec ses 31,8 mm au centre nécessitera une potence adaptée. De plus, les potences modernes doivent se placer sur un plongeur, qui va lui même se fixer à la fourche. On trouve des plongeurs universels facilement en magasin multisport (chez décathlon par exemple).

Passons au guidon. Il est clair que votre choix se portera au début vers le cintre que vous trouvez le plus esthétique, mais ne négligez pas le confort ! En effet, les différents guidons ne se valent pas quand il s’agit de rouler des heures, ou au contraire faire un trajet de 10 minutes pour aller boire un verre.

  • Le guidon course ou « dropbar » : C’est celui qu’on trouve le plus souvent sur nos bases de vélos de course, et il s’agit du meilleur choix si vous comptez faire de longs trajets : les courbes vous permettent de changer de position afin d’être efficace en toute situation et éviter de vous exploser le dos. Les « dropbars », que l’on trouve aussi, sont une version encore plus radicale de ces cintres. Ce n’est cependant pas la solution la plus facile pour apprendre à skider (= déraper dans le monde du pignon fixe, on le rappelle) donc si vous débutez totalement, préférez un autre type de guidon.
  • Le guidon « riser » : Celui que l’on trouve le plus couramment sur les fixies urbains. La hauteur des poignées permettent une grande maniabilité et un skid facile.
  • Le guidon « bullhorn » : Avec sa forme de cornes de taureau, le bullhorn peut représenter une très bonne alternative si vous hésitez entre les deux modèles précédents. Il a l’avantage d’être déporté sur l’avant du vélo, ce qui permet d’alléger l’arrière au maximum pour déraper plus facilement, c’est avec ce type de guidon que le skid est le plus facile. Les « pursuit bars » en sont un dérivé légèrement plus élaboré.
  • Les autres guidons : De nombreuses formes conceptuelles ont vu le jour, du guidon droit très court pour mieux passer entre les voitures au guidon en forme de bois de cerf, mais on peut finalement facilement imaginer les avantages et les inconvénients de ceux-ci puisqu’ils sont des dérivés des cintres classiques.

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Vous pouvez agrémenter votre guidon de guidoline ou de poignées pour le rendre plus confortable, et le personnaliser encore un peu plus à votre sauce. N’hésitez pas à regarder des vidéos sur internet pour poser correctement la guidoline si vous n’avez jamais tenté l’expérience.

Les freins

Il existe un éternel débat qui dure probablement depuis que le pignon fixe est sorti des vélodromes : faut-il garder des freins sur son pignon fixe ?! 

Commençons par un constat, les plus beaux pignons fixes sont les plus épurés, et donc ceux qui se passent de système de freinage. Ceci est un argument esthétique et devrait passer, si votre sens de priorité est meilleur que le notre, après la sécurité. C’est donc très logiquement que nous nous devons de vous dire qu’en plus d’être nécessaires légalement, les freins sont aussi très pratiques pour ralentir (you don’t say). Certains petits filous ont compris que le fait de garder uniquement le frein avant élimine le câble qui traverse le cadre dans toute sa longueur, et ils ont raison, c’est un bon compromis.

Notre position sur le sujet est un peu différente et s’explique par une expérience personnelle : Au début, rider un pignon fixe est assez particulier, pour ne pas dire flippant quand il faut faire une demi-heure de cohabitation en centre ville avec les conducteurs mal réveillés pour aller bosser. C’était mon cas il y a un an, alors naturellement j’ai opté pour garder uniquement mon frein avant (oui, je suis un filou). Beaucoup plus rassuré, j’ai pu rouler comme ça quelques semaines, sans me rendre compte que j’utilisais le frein la plupart du temps pour ralentir, et en me faisant pourrir par la même occasion par mes chers amis fixés qui voient ça comme une insulte à la discipline. Le seul souci, c’est qu’au bout de quelques semaines, j’étais toujours incapable de ralentir efficacement sans ce frein, et encore moins de skider une fois ma vitesse de croisière atteinte. Il s’est donc rapidement imposé comme une limite, et a disparu de mes pignons fixes depuis, au profit de sensations bien meilleures.

On ne peut pas vous dire « les freins, c’est pas bien » parce qu’ils représentent une sécurité non négligeable, et qu’on aurait tord de vous inciter à les retirer de vos fixies. Néanmoins, ayez conscience qu’ils freinent par la même occasion votre progression dans la maitrise de votre monture.

Si vous ne le sentez pas et que vous comptez tout de même garder votre frein avant, n’oubliez pas qu’en l’actionnant brusquement vous avez aussi de fortes chances de vous envoler.

La selle

La selle est un élément qui, à notre sens, est purement esthétique. Bien sur, le confort d’une bonne selle Brooks en cuir, une fois faite à votre doux fessier, est très différent de celui d’une selle profilée de 4 cm de large qui vous laissera une sensation assez désagréable après quelques heures de ride. Tout est question de budget, et de la forme globale que vous voulez pour votre monture. Regardez tout de même dans le garage des grands parents, on trouve des petites merveilles sur les vieux vélos de famille !

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Les autres accessoires

Petite partie bonus : les accessoires qui peuvent être utiles pour compléter votre projet.

  • L’éclairage : Même si on sait bien que vous serez très nombreux à ne pas vous soucier de l’éclairage de votre bicyclette, sachez qu’il existe des lampes minuscules qui se mettent en place et s’enlèvent en une seconde. On en trouve à des prix très abordable en magasin multisport, ou à des prix moins abordables dans la marque Knog par exemple. Quoi qu’il arrive, ces éclairages sont faits pour être vu et en aucun cas pour voir. Mieux que rien.
  • L’antivol : On ne le dira jamais assez, bien attacher son vélo est une science et même si aucun antivol ne permet d’être sur de ne pas voir son vélo disparaitre (comme en témoigne cette vidéo en pleine rue de New York), il vaut mieux faire les choses bien pour dissuader au moins ces grands bougres de brigands. Les meilleurs antivols sont les antivols en U, de la plus petite taille possible afin de laisser très peu de débattement. Après avoir attaché votre roue avant et votre cadre ensemble, vous pouvez les coupler avec un cable antivol – la marque Kryptonite est la plus connue pour ce genre de solutions – afin de vous attacher à un élément immobile du mobilier urbain. Oubliez les antivols trop fins, ou uniquement à câble, ils se sectionnent en très peu de temps, sans outil particulier et ne représentent donc pas de menace pour un voleur potentiel. Un simple bout de bois un peu solide permet d’entortiller un antivol câble jusqu’à ce qu’il casse, pour vous dire !
  • Les axes antivols : Ce sont des axes métalliques très pratiques, qui permettent de fixer vos roues à votre cadre avec un outil particulier que vous serez le seul à posséder puisqu’il est fourni avec les axes. Impossible de les dévisser avec une clé classique et donc de vous voler vos roues. Et quand on sait que c’est le plus gros investissement du projet, ça peut valoir le coup. Attention tout de même, une bonne partie des sets de roues sont fournis avec des axes sertis et donc impossible à changer, regardez avant d’aller en acheter… Si elles sont compatibles, alors vous pourrez trouver ce genre de dispositif dans votre magasin de vélo préféré ou en magasin multisport.
  • Garde boue « Ass-Saver » : Le garde boue amovible qui se range sous votre selle par BLB est une solution simple et économique pour ne pas avoir le dos repeint si vous sortez par temps humide voire pluvieux. Il peut paraitre petit, mais après quelques sessions sous la pluie on en est plutôt content, disons qu’il porte bien son nom.

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Vous savez tout.

Maintenant que cette série d’article est complète, vous n’avez plus d’excuses pour ne pas vous construire un vélo de l’espace. Mais surtout, une fois terminé, venez nous montrer vos créations sur la page Facebook de Neverthelens. On prend beaucoup de plaisir en voyant que l’on a pu aider à la confection de belles pièces, et on est convaincu que le votre en fera partie. Par ailleurs, il faut savoir que nous vous faisons ici part de notre petite expérience, puisque nous arrivons dans le monde du pignon fixe depuis un an. On est encore très loin d’en connaitre tous les rouages alors si vous avez des conseils, ou des éléments pour compléter les nôtres, n’hésitez pas à nous en faire part.

Cheers.