Votre fixie de A à Z : Démontage et peinture

Maintenant que vous vous êtes trouvé une base idéale pour votre pignon fixe (ou votre singlespeed), il va falloir attaquer la deuxième étape : le démonter entièrement et le peindre. On va donc, dans ce deuxième article, faire le point sur les outils nécessaires, les techniques de décapage et enfin les différentes techniques de peinture.

Les outils

Pour mettre à nu un vélo, pas besoin de connaissances spécifiques en bricolage, ni d’outils très perfectionnés. Quelques clés plates et un jeu de clés Allen suffiront à démonter 90% de la bête. Cependant, si vous comptez vous mettre au bricolage plus sérieusement, ou que comme nous vous ne comptez pas vous arrêter à un seul projet – attention, c’est très addictif – on ne saura que vous conseiller d’investir dans de bons outils, et notamment dans un coffret à douilles. Pour quelques dizaines d’euros vous aurez tout le nécessaire bien rangé dans une boite, avec des cliquets et autres rallonges qui vous permettront de vous attaquer sans efforts à toutes les pièces de votre monture.

Il n’y a à priori aucune difficulté, mais vous aurez besoin de quelques outils spécifiques :

  • Un dérive chaîne afin de démonter/remonter la chaîne si elle ne dispose pas d’une attache rapide. On conseillera par ailleurs de ne pas utiliser d’attache rapide en cas d’utilisation intensive du pignon fixe, elle fragilise la chaîne.
  • Une arrache pour le pédalier. En effet, il faut utiliser cet outil très spécialisé afin de désolidariser les branches et les pédales du cadre.
  • Éventuellement un démonte boîtier, si vous comptez le changer. Cette étape n’est pas nécessaire pour le décapage et la peinture, il faudra juste protéger l’axe et le boîtier avec du ruban adhésif.

Tous ces outils sont très facilement trouvables dans n’importe quel magasin multisport, et vous coûteront très probablement moins cher que si vous faites démonter le vélo par un professionnel. Mais on le rappelle, ça ne fait pas partie de nos convictions, rouler avec une objet que l’on a monté soi même du début à la fin n’a pas de prix et la satisfaction qui en ressortira compensera largement les heures que vous aurez passé à travailler dessus.

Revenons à nos moutons avec une petite astuce pour démonter la potence : si vous dévissez juste la vis sur le dessus, et que vous tirez, elle ne sortira pas de la fourche. Il faut en fait dévisser la vis le plus possible, sans la sortir de son pas de vis complètement. Une fois qu’elle dépasse d’un ou deux centimètres, tapez dessus avec un marteau pour l’enfoncer. Cela fera descendre l’écarteur situé dans la fourche, et vous pourrez ensuite retirer la potence très facilement. Magique.

Le décapage

Ça y est, le cadre est à nu, les câbles de frein ont disparu, la fourche est posée à côté attendant sagement la prochaine étape du projet : le décapage.

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Cette étape est de loin la plus fastidieuse, il faudra donc beaucoup de patience, on préfère vous prévenir, mais si vous êtes motivés, une soirée peut suffire. Si vous avez une disqueuse à portée de main vous pouvez commencer par couper les parties du cadre inutiles comme les petits tubes qui servent à retenir le cable du frein arrière, votre monture n’en sera que plus épurée. Voyons maintenant les différentes possibilités qui s’offrent à vous pour retirer la peinture :

  • Le décapant chimique : c’est un gel bien visqueux qui s’applique en couche épaisse au pinceau directement sur la peinture, et après quelques dizaines de minute, la peinture est sensée s’écailler et partir très facilement en frottant avec une brosse en laiton. C’est en temps normal un produit vraiment méchant (mettez des gants et des lunettes de protection), mais comme les bases sont assez anciennes, la peinture a tendance à tenir malgré tout, et disons le clairement, ça a donné chez nous des résultats plus qu’aléatoires suivant les cadres que l’on a traité. Si vous souhaitez quand même tenter l’expérience, on en trouve dans les magasins de bricolage, et la marque référence est « V33 ».
  • Le papier à poncer : restons classiques. C’est la solution qui nécessite le moins de moyens, mais le plus d’efforts. Achetez du papier à gros grains, et frottez, longtemps. Attention tout de même, veillez à prendre du papier de moins en moins abrasif (800 ou 1000), en le mouillant, au fur et à mesure que vous vous approchez du cadre afin de ne pas le fragiliser en enlevant de la matière ! C’est d’autant plus vrai pour un cadre Vitus.
  • Le meulage : c’est la technique que nous utilisons à l’atelier. Une meuleuse, une brosse neuve, des gants et des lunettes de protection, et c’est partie pour quelques heures de travail. Au niveau des avantages, ça prend bien moins de temps que le ponçage à la main et le résultat est immédiat, mais il faut avoir une meuleuse chez soi et certains recoins sont très difficiles à atteindre.
  • Le sablage : c’est le plus efficace, mais comme le fait de disposer d’une sableuse est improbable, il faut le faire faire par un carrossier. C’est tout de suite moins « home made » mais on ne vous en voudra pas puisque cette étape de décapage est vraiment longue et ennuyeuse. Attention tout de même, sabler un cadre le fragilise, oubliez ce processus si vous avez choisi un cadre léger.

La peinture

Le choix de la peinture est primordial puisqu’il aura un impact énorme sur le rendu final du vélo. La encore, suivant les moyens techniques et financiers que vous avez, différents choix s’offrent à vous :

  • La peinture en bombe : c’est le plus facile mais aussi le moins solide sur le long terme. Pour limiter les dégâts il faut vraiment faire les choses bien, c’est à dire appliquer une sous couche (antirouille de préférence), 2 ou 3 couches de bombe et un bon vernis. C’est la solution de facilité mais on le répète, la peinture en bombe n’est pas faite pour être mal traitée et elle partira au moindre coup ou à la moindre rayure.
  • La peinture antirouille en pot : elle s’applique en plusieurs couches au pinceau ou au pistolet, est bien plus solide que la peinture en bombe, et surtout il est possible de se faire faire une couleur personnelle pour un prix abordable dans les grands magasins de bricolage comme Leroy Merlin ou Brico Dépôt. Idéal si vous comptez sur le côté unique de votre monture. Il faut penser à bien étirer la peinture sur le cadre, et poncer avec du papier fin (800 minimum) passé dans l’eau, entre chaque couche. Il est possible d’y ajouter un vernis pour un rendu plus brillant et une meilleure durabilité.
  • Le peinture epoxy : comme pour le sablage, il faut le faire faire par un carrossier puisque le cadre doit être recouvert de poudre epoxy de la couleur de votre choix qui sera ensuite cuite au four. Ce n’est pas vous qui le faites donc c’est moins fun, mais c’est de loin le rendu le plus professionnel (et le plus cher) que vous pourrez avoir.

Dans les deux premiers cas, essayez dans la mesure du possible de travailler dans un endroit abrité mais aéré, à température ambiante, en suspendant les pièces à peindre pour ne pas avoir à les toucher pendant la peinture et le séchage. Et soyez patients.

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Si vous avez encore des interrogations sur tous ces points, ou que vous ne pouvez pas attendre le prochain article qui traitera du choix des roues et des accessoires, visitez la catégorie « Atelier » de notre site ou venez en parler sur notre page Facebook, où la communauté et nous-mêmes nous feront une joie de vous répondre. Et si vous n’avez pas de question venez quand même, on est bien.